Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois
bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d’une
aristocrate germano-russe ruinée et d’un Géorgien bipolaire, disparu et
certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l’épousant, qu’il
s’engage dans tout autre chose que l’union paisible avec la jeune
bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n’imagine pas à
quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d’épreuves
l’attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène
Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d’Encausse,
spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de
l’épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses
maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, ni
qu’avant de mourir lui-même - « 147 jours après elle et, à mon avis, de
chagrin », écrit Emmanuel Carrère - il assistera, dans la cour des
Invalides, à ses funérailles nationales.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire